Hier matin, j’ai traversé la ville à vélo sous la neige fondante pour passer, comme chaque jeudi, la journée avec Célestin, joyeux délicieux bonhomme qui m’ a choisi pour grand-père.
Nous avons longuement regardé les flocons innombrables tombés du ciel pour disparaître aussitôt après avoir touché le sol. Je ne sais pas qui de lui ou de moi était le plus ébloui par la nuée blanche virevoltante.
On s’est dit beaucoup de mots inconnus, c’était très intéressant.
Nettoyer les rues, c’est plus facile sans flocons.
Particularités du jour : une prise de téléphone et une toute petite chaussure en toile ; aucun pied humain n’y entrerait, ce serait plutôt une garniture de porte-clés.
Combien de clés, et de quels lieux, a-t-elle portées ?
Et la prise, combien de coups de téléphones, et de qui, vers où ?
J’ai très froid aux mains.
La nouvelle phrase du panneau poétique, écrite ce matin dit : « Ceci n’est pas une réponse, ni le début d’autre chose, ni même la fin (Muriel de Borman).
Nettoyer les rues, c’est cela aussi. Ou peut-être quand même une certaine réponse ?
Il est midi, je n’ai encore rien mangé.