Il y eut un soir, il y eut un matin, ce fut un nouveau premier jour. Que je commence joyeux, avec ma pince et mon sac. Venue de nulle part, une pensée noire, sans rapport avec ce que je suis en train de faire. L’inverse de ce que je ressens en général. Il fallait bien que cela m’advienne. Je...
Ça pensait vraiment n’importe quoi ; ma conscience le savait, rien n’y faisait, les pensées n’en faisaient qu’à leur tête. Et donc, marcher. Qu’il est beau mon quartier, et enchanteurs les noms des rues, des Sylphes, des Nymphes, des Dryades, des Naïades, des Vestales, cette dernière...
Il y a les jours de grandes chaleurs, quand l’appel du vélo est le plus fort. J’ai donc délaissé la marche depuis le début de la semaine. Il y a des jours où l’on a cent choses à faire, et l’évidence que 24 heures n’y suffiront pas. Il y a des jours où l’on sent comme un caillou dans sa...
J’allais passer le week-end chez ma plus grande amie, mais elle a eu l’idée bizarre de se casser le pied, et du coup préféré postposer notre doux rendez-vous. Alors dans le soir tout clair, je m’en vais ramasser. Au début, je ne ramasse que des mégots ; si ça continue comme ça, j’en aurai...
Ça commence à se savoir, ce balai des balayeurs, et à susciter des envies. Je renseigne les désirants, ils sont ravis. Un haut de rue à l’habitude, je nettoie sans penser. Sans penser ? non bien sûr. Je me disais qu’avant de partir, des pensées me traversaient dans le matin libre baigné de...
Le ciel est gris, je pars entre les orages. Je pars au pas de course ; c’est amusant. C’est un peu étrange aussi, sans savoir pourquoi. Mais soit, je joue un jeu un peu différent, juste pour voir : Je cours. Un sac entier éventré éparpillé. Et moi dans la course. Top, terminé. Je passe...
« Mais heureusement qu’il y a la nuit, quand la raison est endormie » chantait Beau Dommage. Faut-il qu’elle le soit, pour partir nettoyer les rues à 23 heures ? Je me demandais si j’y verrais quelque chose : hormis les mégots, et encore, je vois tout. Je dois juste composer avec mon ombre qui...
Il est cinq heures et quart, la lune décroissante attend l’arrivée du soleil. À cette heure un samedi je ne vais sûrement rencontrer personne. Je n’ai pourtant pas fait cent mètres que je croise un ami et son lourd sac à dos, en route vers d’autres horizons. À chacun son voyage, lui s’en va au...
Cape noire, pantalon noir, chaussures noires, ma pince en guise d’épée, ce soir il ne me manque qu’un masque noir pour être en mode Zorro défendant la nature pauvre et orpheline contre les mégots envahisseurs. On dira que je suis un Zorro « cognito ». Et si je changeais...
Cette fois, je n’ai pas manqué mon rendez-vous avec la pluie. Mais du coup, le martèlement des gouttes sur mon capuchon rendait inaudible tous les bruits d’alentour, et ce n’était certes pas un temps à mettre un carnet de notes dehors. Je pourrais, à présent à l’abri, composer une ode à la pluie,...
Il a plu à seaux cet après-midi. Puis le soleil a tout réchauffé avant l’arrivée de nouveaux nuages noirs. Tout à coup me prend l’envie d’un nettoyage des rues sous l’averse battante. Je m’habille en conséquence et je pars en imaginant la suite… qui ne vient pas. Trois gouttes tout au plus....
Ce midi, je m’enfonce dans les rues aux volets jaunes ; beaucoup d’échafaudages, et on dirait des navires dont les mâts immobiles se découpent dans le ciel ; on rénove les maisons sociales un peu partout, c’est réjouissant. Réjouissant aussi de croiser un jardinier qui me salue avec un...