« Tôt allumées tôt éteintes » chantait François Villon dans une de ses ballades. Ainsi de mes humeurs, grises il y a deux jours et éteintes par la nuit. Ce vers serait-il celui qui, entre tous, me correspond le mieux ? Alors aujourd’hui, une livraison de plants du Chant des Cailles à un vieux...
L’impossible présence. Je suis stressé. Tout le quartier me semble stressé. Moi éponge ou moi qui transfère inutile mon état ? Je veux pourtant peser dans l’autre plateau de la balance, celui de la douceur contemplative, mais rien n’y fait, ce que je ramasse ne me raconte rien, ni les cartons...
Après une semaine d’une belle intensité, le plaisir d’un dimanche soir tout lent tout doux, avec comme un grand vide, il ne me vient rien à penser, qu’une chanson toute bête, et c’est bon quelquefois une bête chanson. Il a plu cet après-midi, il ne pleut plus. Il fait frais. Je ne croise pas grand...
Pas facile toujours de partir sans idée préconçue, il y a parfois comme une envie d’écrire l’histoire avant l’histoire. Et pourtant à chaque instant peut se présenter l’inattendu. Alors… Mais d’abord à l’habitude dompter le sac ; tant qu’il ne sera pas un minimum lesté, il jouera avec le...
Aurore nous a montré le nettoyage des rues en mode samouraï. Ce sera amusant à faire, un jour, à plusieurs. Seul, c’est moins tentant. Mais il y a d’autres possibles ; j’ai déjà plusieurs fois valsé avec mon sac au gré du vent, et le mode paresseux n’a plus de secret pour moi. Alors...
J’ai eu beaucoup d’activités depuis le début de la semaine, et même, ô joie, un contrat de travail ; cela ne m’était plus arrivé depuis octobre. J’ai donc dû délaisser les rues jusqu’à ce matin. Elles ne s’en portent pas plus mal. Je ramasse un carton de « Pur natur », voyage...
Il a raison Philippe Delerm (La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules), le dimanche soir, c’est un temps à part, une longue lisière comme il dit, entre la semaine qui s’achève et celle qui s’en vient. J’ai eu envie d’aller nettoyer les rues dans ce temps « entre ». Et...
Avant de partir, j’arrose les semis qui me nourriront cet été, puis je m’en vais dans un nouveau premier matin du monde. Je sais évidemment les erreurs, les tristesses, les horreurs, les drames, les tragédies, les bassesses, mais cette part-là est laissée sur le bord du trottoir, quand le balayeur...
Nous avons changé la phrase panneau poétique cet après-midi : « Sur l’autre rive, un coureur et ses pensées, comment les peindre » (Miriam Van hee). Puis je suis parti marcher dans les rues. Le soir tombait ; juste avant, ce bleu clair du ciel si spécial avant l’entre chien et...
Je me suis réveillé avec une autoroute à dix bandes dans la tête, ça pensait dans tous les sens et dans une belle anarchie, il me fallait remettre un peu d’ordre dans ce joyeux mais encombrant jeu de quilles. Et comme, contrairement aux prévisions, il fait très beau, je n’ai aucune raison de...
Milieu d’après-midi. Un peu… Rien… Un peu… Beaucoup… Rien… Un peu… Énormément… nettoyer les rues, ce serait comme effeuiller la marguerite, un peu, beaucoup, tendrement, passionnément, à la folie, pas du tout ? Parce que, oui, il y a des endroits qui sont toujours propres, ou des petits...
Je sais pourquoi et comment je pars, le reste est laissé au hasard. J’attache mon vélo, je déplie mon sac, enfile mes gants, et me voilà parti pour un temps indéterminé dans ces rues que je crois connaître par cœur. Devant le numéro sept de l’avenue des Cailles, je découvre un arbuste dont j’ai...