Hier, la neige avait tout recouvert. Avec le bel uniforme blanc, rien à voir, rien à ramasser, d’ailleurs tout a l’air propre tout à coup.
Aujourd’hui débâclette (on ne se permettrait pas de se comparer au Saint-Laurent au printemps), et tout de nouveau en vue.
Je navigue d’un trottoir à l’autre, le sac dans la main droite, la pince à gauche (je suis gaucher ; j’ai essayé l’inverse, je suis plus gauche à droite qu’à gauche), je ramasse des choses étonnantes : une bougie, une pile, un pshipshit (on appelle ça comment ?) ; une canette rouillée, elle est là depuis quel temps ?, les Capri-Sun de mon enfance (ça existe encore ?).
Les fast-foods semblent jouer à qui en donnera le plus à jeter.
De loin en loin je m’arrête sur un banc, prends quelques notes, puis j’y retourne.
Un gros coup de vent, heureusement que mon sac se fait lourd, il ne bronche pas.
Un homme me salue et remercie : merci pour votre merci.
Je… ah ben zut, le sac est plein. De toute façon il allait être temps de s’arrêter. Dans le crépuscule, je dépose le sac près d’une poubelle publique ; je transmets l’info du jour, Aurore fera le reste.