Il a raison Philippe Delerm (La première gorgée de bière et autres plaisirs minuscules), le dimanche soir, c’est un temps à part, une longue lisière comme il dit, entre la semaine qui s’achève et celle qui s’en vient. J’ai eu envie d’aller nettoyer les rues dans ce temps « entre ». Et c’est vrai que rien n’est vraiment semblable, entre douceur et mélancolie palpable.
Beaucoup de bravos, donc beaucoup de mercis. Et quand l’ami Alex me dit « ça m’émeut toujours de te voir faire ça », je ne sais pas qui est le plus ému des deux.
La plupart des choses que je ramasse, je sais pourquoi et comment, mais certaines choses me restent complètement mystérieuses, par exemple les cotons-tiges, ça sert à quoi, dans la rue ?
Une demi paire de lunettes, ça devient une lunette ? Dont on ne peut évidemment rien faire non plus, appuyée sur une seule oreille et pas sur le nez.
Un homme sort de sa voiture, laisse échapper ses clés, elles tombent dans l’égout. Difficile d’ouvrir la grille, la voiture est dans le chemin et impossible à bouger puisque les clés, non seulement de la voiture mais de la maison aussi, font de la natation On essaie de les attraper avec la pince, peine perdue, d’ailleurs c’est profond ces choses-là. Et la voisine qui possède un double des clés est en balade. Je le laisse à sa patience ; il ne semble pas trop affecté. Parce qu’on est dimanche soir ?