« Si on fait ce qu’on a toujours fait, on obtient ce qu’on a toujours obtenu.
Si je veux autre chose, je dois faire autrement.
Mais comment faire autrement si je pense pareil ? »
Thomas d’Ansembourg.
Cette pensée m’est revenue au bout de vingt minutes durant lesquelles j’avais ramassé comme à l’accoutumée. Pas bien grave, mais je me sentais un peu lourd, sans plus. J’ai levé les yeux : j’ai vu que le ciel proposait des couleurs invitant à créer de multiples toiles imaginaires de Spilliaert. J’ai senti que depuis mon départ mes pieds martelaient le sol sans conscience de le faire. Remettant mon regard vers le sol, je me suis mis dans mes pieds. Je les ai sentis marcher. Et ça a tout changé. Je m’inventais la vie qui va avec ce rythme-là, qui n’est celui d’aucun de mes autres mouvements.
Je relève la tête, les trois tilleuls sont nus, il ne reste plus beaucoup de feuilles aux autres arbres alentour. Bientôt la nature aura revêtu sa parure d’hiver.
Le sac pèse lourd à mon bras, qui pourra baller bientôt.
Les conversations ont été longues et belles avec les rencontres de ce dimanche après-midi.
Depuis quelques jours j’ai de la chance, la pluie attend toujours que je sois à l’abri pour tomber.