Un dimanche au crépuscule.
Je pars de chez moi par la rue qui monte un peu raide vers les Trois Tilleuls. Là-haut, les trois arbres du square sont illuminés depuis deux jours par les décorations de Noël.
De là, les maisons de la cité verte et jaune s’épandent par six rues en pentes plus ou moins douces. À peine plus bas, le Chant des Cailles, ce haut lieu d’agriculture et d’humanité qui rêve de transition et de résilience.
On m’a dit un jour que, comme à Rome, Bruxelles était bâtie sur sept collines ; je n’ai jamais vérifié, mais j’aime ce parallélisme possible avec la ville éternelle.
La nuit est-elle plus noire fin novembre qu’en juin ? J’ai parfois du mal à repérer les canettes et les masques ; j’ai sûrement dû manquer pas mal de mégots, D’autant que les feuilles mortes recouvrent les rigoles. Dans combien de temps auront-elles disparues ? Jusqu’ici je n’y avais jamais prêté attention.
Un sapin de Noël, déjà, dans une maison le long du champ, le premier de l’année.
Je ramasse les restes d’un véritable festin place du Colibri. J’y laisse mon sac bien rempli près de la poubelle publique.
Je redescends lentement chez moi. Il a plu cet après-midi ; il ne pleut plus ; je chantonne Midnight blue.