16h. En route vers le lieu choisi pour le ramassage du jour, j’écoute le chant tonitruant des oiseaux.
J’en suis étonné, persuadé depuis toujours qu’on ne les entendait plus entre novembre et février. Je me promets d’écouter mieux. Et je pense au rayon et à la circonférence : chaque fois qu’on augmente le rayon de ses connaissances, on augmente la circonférence de son ignorance. Pour ce qui est de la nature, mon ignorance, depuis que je m’implique au Chant des Cailles, est devenue abyssale.
Vu la chute des feuilles, aucun mégot en vue évidemment. Par contre, c’est le grand retour des masques ; signe d’un retour de l’inquiétude ?
Je m’arrête pour regarder une corneille marchant sur le faîte d’un toit, sauter sur la cheminée et reprendre sa balade sur le toit suivant. Fond bleu derrière elle. Quelques minutes plus tard, il commence à pleuvoir… vingt secondes. Mais toutes les couleurs de la voûte céleste se mélangent. Le crépuscule est magnifique, et je pense aux Highlands fabuleux, particulièrement en novembre. J’y pense sans nostalgie, je voyage si bien à quelques hectomètres de chez moi. Probablement aussi parce que j’ai beaucoup voyagé loin, avant. Je n’en sens plus la nécessité aujourd’hui.
La nuit est tombée, la cloche de l’église sonne. J’ai toujours aimé le son des cloches. Et des trains dans la nuit.