On disait que j’avais deux ans quatre mois comme Célestin.
On disait que bientôt j’aurai un, deux, trois jours comme Marin.
On disait que bientôt je serais de nouveau tout à fait innocent.
Avec ça dans la tête et dans le cœur, j’ai ramassé des tas de petits cartons colorés qui sont tombés des voitures comme les feuilles des arbres :
Jaunes : citron
Blancs : neige
Bleus : je veux
Noirs : café
C’est rigolo, sur certains d’entre eux, il est écrit « ne pas jeter sur la voie publique ».
À propos d’arbres, ils attendent leurs feuilles. Même les marcescants, qui perdront les leurs sous la poussée des nouvelles.
Il y a des plaques « déviation » dans le quartier. Je ne suis pas allé voir pourquoi.
Mon sac était très déchiré quand je l’ai laissé près de la poubelle publique.