Il est cinq heures, la nuit noire et je ne dors plus. Le vent souffle en rafales, mais il fait très doux. Je marche, mon sac tourbillonne comme jamais. Personne dans les rues, la cité contrairement à moi dort à poings fermés. Je chantonne, ce temps de grand’maman de Michel Polnareff, et « ces hommes qui n’ont plus l’temps d’passer le temps », ça me fait comme une élégie pour le Chant des Cailles.
Je ramasse ce que je vois, à la lumière des réverbères ; il y aura sûrement beaucoup de choses oubliées.
Je laisse un sac, puis un second un kilomètre plus loin. Il est 6h50, quelques lumières dans les maisons, puis l’extinction des réverbères. Il est très possible que je retourne dormir une heure ou deux.