Ça pensait vraiment n’importe quoi ; ma conscience le savait, rien n’y faisait, les pensées n’en faisaient qu’à leur tête. Et donc, marcher.
Qu’il est beau mon quartier, et enchanteurs les noms des rues, des Sylphes, des Nymphes, des Dryades, des Naïades, des Vestales, cette dernière augmentée encore par le travail serein d’Aurore, de Jérémy, de Kate… Oh les capucines partout autour du nouveau compost si joliment aménagé.
Oh ? À propos, si au lieu d’ « aménagement » du territoire, on parlait de « ménagement », ça changerait quoi dans l’histoire de notre relation au monde ?
Je me dis que je ne pense plus n’importe quoi, et ma route choisit ce moment exact pour croiser Aurore et Jérémy, et les beaux mots échangés, et les regards si doux.
Un peu plus loin, je ramasse une feuille de cours : les compléments circonstanciels. Je la lis avant de la mettre dans mon sac. Comme un cours de rattrapage.
Une bouteille de Glenfiddich. Au milieu de ce que je ramasse ordinairement, c’est presque incongru.
Mon sac presque très lourd n’est pas plein. Heureusement, je parviens à le remplir d’un coup en quelques mètres. Comme quoi…