Un jour de grand soleil, pas un nuage, et pour moi, un jour d’envie de ne rien faire, rien du tout, même pas lire mon livre, juste compter mes doigts de pied en regardant mes pensées, s’il en vient. J’aime ces temps-là autant que les autres.
Pourtant vers le milieu de l’après-midi, le besoin d’aller respirer dehors.
Ce que je ramasse aujourd’hui est très léger. Un kilo de plumes…
– « Laissez monsieur, je vais balayer devant chez moi. Je vais d’ailleurs prendre immédiatement mon balai. »
– « Merci, bonne fin d’après-midi.«
C’est que ça commence à se savoir, ce nettoyage des rues par un nombre croissant d’habitants, Aurore, Jacqueline, Viviane, Véronique, Sven, Ida et Manuel, Véronique (j’espère que je n’oublie personne).
Un homme s’arrête, et d’un signe de tête, sans un mot, me montre un sac que je n’avais pas vu.
À mon tour, d’un signe et sans un mot ,je le remercie.
Alors lui, avec un grand sourire :
– « Merci monsieur pour ce que vous faites. »
Le soir tombe. Les jours semblent rallonger plus vite que l’an dernier. Décidément oui, mon regard et ma perception ont changé.