C’est l’histoire d’un homme qui sort de chez lui, un sac à la main, et n’ayant rien préconçu.
C’est l’histoire d’un homme qui rencontre d’autres hommes, et de dialogues souriants.
C’est l’histoire d’un homme qui ramasse un vase brisé et le laisse dans une poubelle publique pour ne pas trouer son sac.
Il continue, l’homme, passe par une place toute en herbe. Sur l’herbe, et c’est d’une beauté saisissante, des petits morceaux de ballons de baudruche de toutes les couleurs imaginables. Le vent les a placés à son plaisir. Le vent bien sûr est artiste. N’était la croyance, peut-être erronée que les oiseaux pourraient s’y tromper, il aurait laissé le kaléidoscope en l’état.
Des adolescentes arrêtent leur conversation :
– Pardon monsieur, je peux mettre mon papier dans votre sac.
– Bien sûr. Merci et belle soirée.
– À vous aussi.
C’est l’histoire d’une poubelle au pied d’un immeuble. Elle y est abandonnée depuis plus d’un mois. Alors bien sûr elle s’est remplie. De tout. De grosses pluies ont fait le reste, l’odeur est insupportable. Vidée à moitié, le sac est plein.
À moitié, cela ne se peut pas.
C’est l’histoire d’un homme qui rentre chez lui chercher un autre sac et remonte finir de vider la poubelle.
C’est l’histoire d’une odeur pestilentielle qui s’est installée dans le nez de l’homme. Pour combien de temps ?
Il n’aime pas ça du tout l’homme. Et pourtant, tout le reste de son corps sourit.
C’est l’histoire d’une vie aux variations permanentes. Et d’une joie retrouvée. Rien n’a à voir avec rien.
Je ne dois même pas me dire que j’essaierai de m’en souvenir.