7h58, je vais dans le matin doux. Les ciels d’octobre, et je rêve de mer et de déclinaisons de bleus.
Sur le sol gris ou vert de ma cité, aujourd’hui il y a surtout du blanc sale. Très peu de vent, mon sac ne m’invite pas à la danse.
Les humains vont en silence ou téléphonent ; les oiseaux se parlent par-dessus les toits et les arbres, de quoi parlent-ils ?
La nature enfile lentement sa parure d’automne. Nous aussi, de plus en plus emmitouflés, nous avons ressorti les gants et les bonnets, les cheminées fument. Les brebis sont encore au Chant des Cailles, ou écopaturent entre les îlots de maisons ; plus pour longtemps, bientôt pour elles aussi il sera temps de se mettre à l’abri.
Mon sac est vraiment lourd après deux heures. Cela me fait-il le bras droit plus musclé que le gauche ? Ça n’a bien sûr aucune importance, ça indique juste que les pensées banales ont autant le droit de s’inviter que les autres. Heureusement, sans doute, elles nous allègent.
Allons, il est temps de changer de rythme, j’ai une ville à traverser à vélo.