En octobre 1974, Georges Perec s’est installé pendant trois jours place Saint-Sulpice à Paris ; il a noté tout ce qu’il voyait.
Je suis tenté de faire de même, mais les yeux au sol, je ne vois pas grand-chose d’autre que ce que je ramasse. Pour voir, il faut s’arrêter.
Alors je m’arrête quelques minutes sur un banc aux Trois Tilleuls. Je vois des gens qui passent ; la majorité a une main occupée par un sac, une canne, un téléphone, une cigarette (et le masque dans l’autre main), un cabas. Ils sont très rares ceux qui n’ont rien, juste eux même à transporter.
Je note les couleurs : bleu, jaune, vert (une multitude de verts, tellement qu’on ne peut pas les nommer), orange, blanc, noir, rouge (les feux arrières des voitures surtout), brun (les feuilles mortes), gris, rose.
Quelques arbres commencent à fleurir.
La pharmacienne me lance un chaleureux merci.
On commence à voir des plaques minéralogiques commençant par 2.
Le bus 95, qui longtemps allait de Heiligenborre à la Bourse ; maintenant de Wiener à la Grand Place. Je me souviens qu’avant il rejoignait le 96 à la place Keym pour suivre ensuite le même trajet vers la ville. Le 17 n’existait pas.
Puisque je pense « bus », je croise Michel évidemment. Un temps court, d’autres activités m’appellent ; désolé, la prochaine fois, on prendra le temps.