Il bruine. J’ai toujours aimé ça. Le mot et le climat. À pied, à vélo. En train aussi, à regarder perler les gouttes pendant que le paysage défile. Et quand je suis dehors, au bout de 500 mètres, je ne lutte plus contre les éléments, j’en fais partie. Et presque toujours je me surprends à chanter.
Donc, aujourd’hui je chante. Et je fais partie de la bruine.
Je ramasse une pièce de puzzle. À partir de ce moment, mes pensées virevoltent.
« Si j’étais fou du roi, je pourrais dire tout ce que je pense sans blesser personne. »
« Si j’étais un personnage de bande dessinée, j’hésiterais entre Pirlouit et Calamity Jane. »
« Tout corps plongé dans un liquide… ». Là, il y a un lien : tout ce que je ramasse pèse beaucoup plus lourd que par temps sec. Mon sac à moitié plein risque déjà de craquer. Un petit camion du service propreté s’arrête à deux pas. Oui ? Non ? Si je dis non, dans cinquante mètres je devrai écrire la chronique d’un déversement annoncé. Donc oui. Merci et bonne après-midi.
Je rentre en continuant l’impossible agencement de mes pensées libres.
Et je reçois un magnifique message d’un ami : « Il y a des pierres d’achoppement sur lesquelles tout promeneur doit trébucher ; le poète en indique les emplacements. » Goethe.