L’heure d’été, et les soirées plus longues. Je sors de chez moi à 19 heures. Pour la première fois depuis que j’ai commencé à nettoyer les rues, je peux satisfaire ma grande envie de soirs. Les passants ont le temps, et plaisir à parler ; de mon côté, je ne suis pas pressé. L’un me parle de son genou endolori, l’autre me demande d’où vient ma pince, je leur parle des ambassadeurs et leur suggère de voter pour le budget participatif.
Pas un souffle vent, mais venant des fenêtres ouvertes, des odeurs délicieuses de repas qui se préparent, et qui me donnent faim. Soif aussi, il faudra penser à prendre à boire les prochaines fois.
Je compte mes pas entre chaque mégot : entre un demi et cinq. Pas toujours, il y a des endroits très propres aussi.
Je ramasse un très grand nombre de tubes de cigarette non utilisés. Qui les jette ainsi et pourquoi ? Le début d’un roman policier ?
Je termine au square des Archiducs ; je m’assieds un moment sur l’un des beaux bancs sculptés dans le bois. Les promeneurs sont en t-shirt. Les lampes s’allument aux fenêtres, l’éclairage public aussi, il est 20h10. Je retourne à mon vélo attaché avenue des Nymphes, je croise un ami, un jeune couple qui a souvent croisé Aurore. J’arrive chez moi avec une faim de loup. Il est 20h45. Quel beau début de soirée.