Hier, les rues patinoires et une belle chute à vélo, sans conséquence.
Aujourd’hui, la température est plus douce, je peux aller sans risque.
Sur le mitan du jour, avec le vent qui souffle et balaie, mon sac et mon corps dansants, légers, et mes pensées à peine effleurées. Je me connais le mieux puisque je vis avec moi 24 heures sur 24. Mais les miroirs de celles et ceux qui ne sont pas moi ? Ils ont certainement le recul que je n’ai pas. Si c’était si simple. Il se peut pourtant que ce soit très simple. Effleurement de pensées, danse de mon corps et de mon sac, beaucoup d’objets qui roulent et boulent le long des trottoirs, et moi presque inconscient de tout cela mais pourtant bien dans le rythme des propositions de la vie, des pensées, des mouvements, du vent, de la lumière parcimonieuse de décembre.
« Nous vivons un temps doux » disait Michel Serres. Le dirait-il encore aujourd’hui, avec l’urgence climatique, la pandémie, l’épuisement de tant de travailleurs, de parents, d’adolescents ?… Oui, c’est possible.
Puisque tout bouge au vent, c’est donc bien du léger que je ramasse, et mon sac est vite plein sans que j’en aie senti le poids.
Au retour, une dame : « Vous avez perdu votre sac ? »