Trois jours depuis mon retour.
Trois jours de grand gel et d’occupations multiples ailleurs.
Comment saurais-je ce que ramasser en bravant le froid veut dire si je n’y vais pas aujourd’hui ?
Et de fait, il fait très froid. Je constate aussi que le vent souffle plus fort selon les rues que j’arpente. J’avance la tête enfoncée dans les épaules.
Étonnamment, il y a beaucoup moins à ramasser que d’habitude ; ma marche est longue et calme ; mais certains trottoirs sont particulièrement glissants, par deux fois je manque de tomber. Je bascule mon bassin pour faire descendre mon centre de gravité ; ça va mieux, et nouvel étonnement, j’ai moins froid. Par contre, de nombreux papiers pris dans la glace sont impossibles à ramasser. Tant pis, ce sera pour un autre jour.
Je ramasse une sonnette de vélo, un enjoliveur, un tuyau de douche…
– Où avez-vous trouvé votre pince ?
Aurore nous avaient donné le renseignement je transmets. Et me dire que nous serons peut-être bientôt nombreux à marcher, sac à la main, pour faire les rues propres.
Je termine ; je n’ai plus froid. Envie d’une soupe, je vais cueillir de la Claytone au champ. Elle sera particulièrement bonne aujourd’hui.