Deux mois à rouler tout partout à en oublier un certain goût du vent. Parce que vraiment, cet ami magnifique ne nous fait pas goûter la vie de la même façon tous les jours. À vélo de face il nous ennuie, dans le dos il nous enchante, de côté il nous fait vigilants, par grande chaleur il nous évente, et pour sûr petite pluie abat grand vent.
Mais le vent de la marche, ça n’a vraiment rien à voir ; il se fait fripon à s’engouffrer dans le sac, j’avais presque oublié ça ; on s’en est bien amusé, jusqu’à la découverte d’une dizaine de bouteilles en verre sur le talus de la rue des Trois Tilleuls. Alors lesté, plus de tourbillons, mais un poids de plomb à mon bras : j’avais presque oublié ce que pèse une bouteille, et plus encore dix. J’ai même craint pour mon sac.
Arrivé à bon port quand même, avec mégots, canettes, capri-suns et papiers en prime. J’ai ramassé deux papiers noirs. Je me demande à quoi ils auraient pu servir.
Le bonheur simple de la marche lente. Ça faisait un moment. Mais à pied à vélo à cheval (pas en voiture je pense), les joies se déclinent autrement, variations garanties.