Puisqu’il est question de chemins de traverse, aujourd’hui je pars à l’aventure par les venelles. Elles sillonnent entre les jardins.
Chacun d’eux raconte l’histoire de ses habitants, la pelouse uniforme, la jungle miniature, le choix subtil des couleurs, l’antichambre du grenier…
Un écrivain en quête de personnages y trouverait sûrement matière pour sa plume.
« Bientôt je pus montrer quelques esquisses (…) qui étaient chacune un monde. » (Marcel Proust)
Les venelles sont propres, ce n’est qu’au carrefour des rues que mon sac se remplit.
Surtout de canettes aujourd’hui, et, autre proposition pour l’écrivain, un ticket du métro parisien.
Inévitablement, je termine place du Colibri.
Je reste longtemps assis pour regarder la chute des feuilles ; certaines bien lourdes tombent tout droit, d’autres planent avant de se poser délicatement sur le sol, où, si le vent facétieux le propose, elles feront ensemble un charmant va et vient.
Retour par les rues ; il y aurait eu de quoi remplir un autre sac, que je n’ai pas.
Ce sera pour un autre jour, ou un autre ramasseur.