Le charme particulier de novembre, c’est que chaque jour, très visiblement, est différent du précédent. Cet arbre est à présent dépouillé qui flamboyait hier, tel autre est encore à peu près vert. Novembre, c’est le mois où mon regard est le plus aiguisé.
Un presque rien peut pourtant tout effacer, une petite nouvelle sans importance au moment de sortir, qui me mettra comme un caillou dans la chaussure tout le jour et me privera de tout déploiement. Je sais que demain il n’y paraîtra plus ; je sais l’inutilité de cette pensée encombrante ; rien n’y fait, elle est là et ne me quittera pas. Bref, les rues par lesquelles (lesquelles?) je suis passé sont propres, le travail est fait ; ce qui en fait le plaisir s’est oublié. Par cela aussi, ce jour est différent des autres. Et à vivre.