Milieu d’après-midi. Un peu… Rien… Un peu… Beaucoup… Rien… Un peu… Énormément… nettoyer les rues, ce serait comme effeuiller la marguerite, un peu, beaucoup, tendrement, passionnément, à la folie, pas du tout ? Parce que, oui, il y a des endroits qui sont toujours propres, ou des petits objets émouvants comme cette toute petite décoration enfantine, ou ce cadre en forme de fleur et la photo de la petite fille.
Un parapluie, un tuyau, un briquet, une ampoule ; le vent joue à pousser un sac en plastique, je ne le quitte pas des yeux ; je le rattrape cent mètres plus loin. Entre-temps, j’ai ramassé tout ce avec quoi il n’a pas eu l’envie de jouer. « Il est fou le vent du printemps » disait la chanson.
Beaucoup de mercis, beaucoup de bravos, beaucoup de sourires.
Les premières fleurs, très peu, sur certains cerisiers du Japon. Les prunus et les magnolias sont à la fête depuis plusieurs jours déjà.
Un coup de téléphone, dix minutes dans une autre vie, puis le retour à la balade méditative. Presque toutes les voitures roulent fenêtre ouverte.
Je dépose mon sac bien rempli. Je ne rentre pas chez moi par le même trajet. Comme il y a plusieurs poubelles sur mon chemin, j’agrippe deux ou trois canettes pour chacune d’entre elles.